Lundi 2 octobre 2023

Les saints anges gardiens

Porter la Croix avec Jésus-Christ

Il y en a beaucoup qui désirent le céleste royaume de Jésus, mais peu consentent à porter sa Croix.

Beaucoup souhaitent ses consolations, mais peu aiment ses souffrances.

Il trouve beaucoup de compagnons de sa table, mais peu de son abstinence.

Tous veulent partager sa joie, mais peu veulent souffrir quelque chose pour lui.

Plusieurs suivent Jésus jusqu’à la fraction du pain, mais peu jusqu’à boire le calice de sa passion.

Plusieurs admirent ses miracles, mais peu goûtent l’ignominie de sa Croix.

… Il n'est pas selon l'homme de porter la Croix, d'aimer la Croix, de châtier le corps, de fuir les honneurs, de souffrir volontiers les outrages, de se mépriser soi-même et de souhaiter d'être méprisé, de supporter les afflictions et les pertes, et de ne désirer aucune prospérité dans ce monde. Si vous ne regardez que vous, vous ne pouvez rien de tout cela. Mais si vous vous confiez dans le Seigneur, la force vous sera donnée d'en haut et vous aurez pouvoir sur la chair et le monde.

Thomas a Kempis (1379-1471), Imitation de Jésus-Christ, II,12

MÉDITER :

Il est facile d'être chrétien dans les bons jours, plus difficile quand Jésus nous invite sur sa croix. Ou plutôt quand il nous rejoint sur notre croix : il est mort sur la croix parce que nous mourrons tous sur la croix ; il n'a pas voulu nous abandonner dans "les outrages, les afflictions et les pertes" qui, de toute façon, sont le lot de tout homme venant en ce monde.

Mais la croix change de sens quand "nous nous confions dans le Seigneur", c'est-à-dire quand au lieu de nous crisper sur ce qui nous sera de toute façon enlevé, nous nous abandonnons avec Jésus entre les mains du Père, transformant en geste d'amour filial ce qui pourrait n'être que la démission ou la révolte de notre nature.

Un tel retournement n'est pas "selon l'homme", mais selon Dieu ; et voilà pourquoi il faut le lui demander, et nous découvrirons au cœur même de l'épreuve la liberté et la joie de celui auquel Dieu donne "pouvoir sur la chair et sur le monde".

L´Auteur :

Thomas a Kempis (1379-1471)

Né à Kempen, au nord de Cologne, il est formé, par les Frères de la Vie commune, dans la ligne de Ruusbroec, cultivant la vie intérieure et l’étude des grands auteurs de la Tradition. Entré chez les chanoines du Mont Sainte-Agnès en 1400, c’est comme maître des novices qu’il y rédige des milliers de pages de méditation et de pédagogie intérieure.