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Lundi 18 mars 2024Liturgie de ce jour : « Je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. »Où en sommes-nous de notre chemin de pénitence ? Et plus précisément en cette fin de carême, où en sommes-nous avec la célébration du sacrement de pénitence ?
Les personnes vraiment spirituelles, vivement pénétrées de leur néant, de leur misère et de leur faiblesse, ne sont ni découragées ni abattues, ni même surprises de leurs chutes. Elles apprennent de là à se mieux connaître, à s’humilier toujours plus profondément, à se défier jusqu’à tout désespérer d’elles-mêmes, pour ne mettre plus leur confiance qu’en Dieu seul, n’attendant plus rien que de sa bonté.
Jean-Pierre de Caussade, Traité sur l’Oraison du Cœur.
Quatre semaines de carême nous auront permis de prendre conscience « de notre néant, de notre misère et de notre faiblesse », et il nous reste à « mettre notre confiance en Dieu seul, n’attendant plus rien que de sa bonté ». Telle était sans doute l’état d’âme de la pécheresse de l’Évangile au moment où Jésus la sauve d’un châtiment mortel : aveu du péché et miséricorde de Dieu sont inséparables dans toute démarche de pénitence.
Aveu du péché :
Le péché n’est honteux que quand nous le faisons, mais étant converti en confession et pénitence, il est honorable et salutaire. La contrition et confession sont si belles et de si bonne odeur, qu’elles effacent la laideur et dissipent la puanteur du péché. Simon le lépreux disait que Marie-Madeleine était pécheresse ; mais Notre-Seigneur dit que non, et ne parle plus que des parfums qu’elle répandit et de la grandeur de sa charité Si nous sommes bien humbles, notre péché nous déplaira infiniment parce que Dieu en est offensé, mais l’accusation de notre péché nous sera douce et agréable, parce que Dieu en est honoré : : ce nous est une sorte d’allègement de bien dire au médecin le mal qui nous tourmente.
Miséricorde Dieu :
Quand vous serez arrivé devant votre père spirituel, imaginez-vous d’être en la montagne du Calvaire sous les pieds de Jésus-Christ crucifié, dont le sang précieux s’écoule de toute part pour vous laver de vos iniquités ; car, bien que ce ne soit pas le propre sang du Sauveur, c’est néanmoins le mérite de son sang répandu qui arrose abondamment les pénitents autour des confessionnaux. Ouvrez donc bien votre cœur pour en faire sortir les péchés par la confession ; car à mesure qu’ils en sortiront, le précieux mérite de la Passion divine y entrera pour le remplir de bénédiction.
Saint François de Sales, Introduction à la Vie dévote.
Et désormais, « va, et ne pèche plus ! »
Après nos chutes, relevons aussitôt notre courage et nos espérances à la vue d’un Dieu assez puissant, assez miséricordieux, pour nous faire trouver, au milieu même de nos chutes, le précieux trésor de la vraie humilité qui est le fondement et la gardienne de toutes les vertus, avec la totale défiance de nous-mêmes, avec la parfaite confiance en Dieu, qui sont comme les deux pôles de la vie spirituelle.
Jean-Pierre de Caussade, Traité sur l’Oraison du Cœur.
MÉDITER :
L´Auteur : François de Sales (Saint, 1567-1622) Noble savoyard, évêque de Genève en 1602 tout en résidant à Annecy, François de Sales réforme son diocèse dans l’esprit du Concile de Trente. En 1610, il fonde la Visitation avec Jeanne de Chantal. Caussade (Jean-Pierre de, 1675-1751) Issu d’une famille noble, entré chez les jésuites à Toulouse, Jean-Pierre de Caussade enseigne dans de nombreux collèges du midi de la France, avant d’en parcourir aussi le nord et l’est comme missionnaire. |