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Lundi 20 mars 2023Saint Joseph « Joseph était un homme juste. » (Mt 1, 19 ; évangile de ce jour)En ce temps de carême, la fête de saint Joseph nous montre le chemin de sainteté que nous avons emprunté au jour de notre baptême : chemin d’humilité, de disponibilité à la grâce de Dieu. Être chrétien n’est pas un projet, mais la fidélité à notre vocation d’enfant de Dieu : Quoiqu’il comptât des rois pour ses ancêtres et qu’il descendît de ces souverains que Dieu lui-même avait mis sur le trône, Joseph se vit sans chagrin dans une condition basse et obscure, et ne demanda point de sortir de la voie qui lui avait été marquée. La pauvreté ne lui parut pas honteuse quand c’était Dieu qui l’avait permise. Ce fut assez pour lui de trouver dans le travail de ses mains de quoi conserver à Dieu une vie qu’il avait destinée à son service, et il considéra dans son état, non pas les révolutions d’une bizarre fortune, mais les dispositions d’une sage et adorable Providence. Que j’aime à me le représenter sous un toit rustique, et dans une étroite et pauvre maison, loin du bruit et du tumulte du monde, se sanctifiant par le travail, par la retraite et par la prière ! Quel palais renferma jamais une aussi auguste famille ? Que dans ce sombre et petit espace, il se passa de grandes choses ! C’est là que se traçait le plan d’un monde nouveau, créé dans la justice et la sainteté de la vérité. C’est là que commençait à s’exécuter dans le temps les projets éternels de la miséricorde de Dieu sur les hommes ingrats et coupables. C’est là que se formaient les premiers modèles du culte spirituel et intérieur qui s’allait établir, et que se jetaient les fondements d’un Évangile inconnu, qui devait être porté dans toutes les parties de la terre. Et cette simplicité nous invite à prier Joseph, non seulement comme un modèle, mais plus encore comme un chemin de vie chrétienne, le plus simple, praticable par tous, sur le terrain le plus ordinaire de la famille et du travail bien fait : Saint Joseph, plus heureux que les autres hommes, s’unissait à Dieu par la Vierge ; en aimant son épouse, il aimait la Mère de son Dieu. Il ne voyait rien en elle qui ne lui inspirât la piété. Ses paroles l’élevaient à Dieu, ses regards sanctifiaient son cœur, sa modestie réglait toutes ses actions, et sa beauté, par un miracle perpétuel, ne faisait naître que des pensées chastes dans son esprit : la beauté de la Vierge, qui n’avait jamais eu de commerce avec le péché, étant heureusement mêlée avec la grâce, imprimait le respect, inspirait la pudeur, répandait je ne sais quelle influence de sainteté, excitait de chastes désirs, et purifiant les yeux de ceux qui la regardaient, ramenait à Dieu les pensées qu’on aurait pu arrêter sur elle. Esprit Fléchier, Panégyrique de saint Joseph Considérez en second lieu l’amour que Joseph avait pour Jésus. Lorsque Dieu choisit ce saint pour tenir lieu de père à Jésus, il dut certainement graver dans son cœur l’amour qui convenait à un père, au père d’un fils si aimable, au père d’un enfant Dieu. Quels sentiments affectueux devaient se réveiller dans son cœur, tandis qu’il le portait dans ses bras, le caressait et recevait les caresses que lui rendait cet aimable enfant ! Tandis qu’il recueillait de sa bouche les paroles de vie éternelle qui devenaient autant de flèches amoureuses dont son cœur était transpercé ; et particulièrement ensuite, lorsqu’il observait les saints exemples de toutes les vertus que lui donnait ce divin enfant ! Saint Alphonse de Liguori, Sur l’amour de Joseph
MÉDITER :
L´Auteur : Fléchier (Esprit, 1632-1710) Né près d’Avignon, d'une famille pauvre, ses talents de poète et d'orateur en feront l'un des familiers de la cour de Louis XIV, avant de finir évêque de Nîmes. Alphonse de Liguori (Saint, 1696-1787) Prêtre à 30 ans, évêque sur le tard, saint Alphonse renoncera vite à cette charge. Prédicateur et éducateur, il fonde les Rédemptoristes. Son œuvre abondante se signale particulièrement dans le domaine de la morale, qui lui a valu d’être mis au nombre des docteurs de l’Église. ![]() |